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- 31/03/2025 à 12:48
Ramadan s’en va ! Et après ?

Par Mansour M’henni
Et voilà ! Ramadan s’en va, comme tous les ans, avec ses hauts et ses bas, avec surtout les signes de divergences qui semblent cultiver le sens du conflit entre les populations arabes et leurs différentes formes de regroupement : géographique, idéologique, sectaire, etc. « Vous restez toujours dans l’esprit de votre précédente chronique ! », me dirait-on. Que voulez-vous que j’y fasse si mes concitoyens ou mes coreligionnaires persistent et signent dans la culture de la provocation et de la dissidence, plutôt que dans celle de la conversation et de la tolérance ?
Que nous soyons différents et que nous ne pensions pas la même chose, dans un pays civilisé, c’est un signe de bonne santé ; que nous ne croyions pas de la même manière aussi, dans un pays musulman, c’est une liberté reconnue par le texte coranique en plus de la loi : « Vous avez votre religion et j’ai la mienne ». Mais faire de cela une source d’animosité ou de dénigrement de l’Autre, voire même une raison de violence contre lui, c’est malheureux parce que c’est tout simplement un signe de sous-développement.
Puisqu’on a évoqué le lien à la chronique précédente, dans la même logique de l’autonomie de gestion des États, je ne vois pas pourquoi on cherche obstinément à discréditer les pays ou leurs gouvernements pour l’adoption d’un procédé ou d’un autre dans la détermination de la fin d’un mois, fût-il le mois du jeûne, ou du début d’un autre, dans le calendrier Hégire. Les choses ont apparemment toujours fonctionné de la sorte, raison pour laquelle d’ailleurs d’autres calendriers persistent encore, malgré la nette dominance du calendrier grégorien qui ne saurait prétendre cependant à une adoption internationale unanime. La sagesse impose de respecter les repères de chaque culture et de chaque civilisation, voire de chaque groupement citadin quelle qu’en soit la dimension, et de négocier le repère de référence quand il s’agit d’interaction et de coopération coordonnée.
Il est vrai que la raison plaiderait pour les données scientifiques comme des critères de rigueur ; mais tous les peuples ne se positionnent pas à égale distance de la science et chacun assume les conséquences de son choix. Quand Habib Bourguiba a très tôt opté pour l’établissement du calendrier lunaire en référence aux calculs scientifiques de l’astronomie, plutôt qu’aux interprétations astrologiques, il a fait de ce choix un argument supplémentaire de l’engagement légal de la Tunisie indépendante sur la voie de la modernité, au même titre que le Code du Statut Personnel et d’autres lois de même nature. Que d’autres gouvernants aient choisi le contraire, c’est leur affaire et ils n’ont de compte à rendre qu’à leurs peuples et à leurs représentants dans la gouvernance. Or rendre compte au peuple, c’est être juridiquement ou politiquement sujet à l’imputabilité, dans un système de gouvernance considéré comme relevant de la démocratie.
Et là, c’est une autre question qui se pose : Qu’est-ce que la démocratie et comment en faire le meilleur usage ? Voilà bientôt trois mille ans qu’on en débat et qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge !
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Puisqu’on a évoqué le lien à la chronique précédente, dans la même logique de l’autonomie de gestion des États, je ne vois pas pourquoi on cherche obstinément à discréditer les pays ou leurs gouvernements pour l’adoption d’un procédé ou d’un autre dans la détermination de la fin d’un mois, fût-il le mois du jeûne, ou du début d’un autre, dans le calendrier Hégire. Les choses ont apparemment toujours fonctionné de la sorte, raison pour laquelle d’ailleurs d’autres calendriers persistent encore, malgré la nette dominance du calendrier grégorien qui ne saurait prétendre cependant à une adoption internationale unanime. La sagesse impose de respecter les repères de chaque culture et de chaque civilisation, voire de chaque groupement citadin quelle qu’en soit la dimension, et de négocier le repère de référence quand il s’agit d’interaction et de coopération coordonnée.
Il est vrai que la raison plaiderait pour les données scientifiques comme des critères de rigueur ; mais tous les peuples ne se positionnent pas à égale distance de la science et chacun assume les conséquences de son choix. Quand Habib Bourguiba a très tôt opté pour l’établissement du calendrier lunaire en référence aux calculs scientifiques de l’astronomie, plutôt qu’aux interprétations astrologiques, il a fait de ce choix un argument supplémentaire de l’engagement légal de la Tunisie indépendante sur la voie de la modernité, au même titre que le Code du Statut Personnel et d’autres lois de même nature. Que d’autres gouvernants aient choisi le contraire, c’est leur affaire et ils n’ont de compte à rendre qu’à leurs peuples et à leurs représentants dans la gouvernance. Or rendre compte au peuple, c’est être juridiquement ou politiquement sujet à l’imputabilité, dans un système de gouvernance considéré comme relevant de la démocratie.
Et là, c’est une autre question qui se pose : Qu’est-ce que la démocratie et comment en faire le meilleur usage ? Voilà bientôt trois mille ans qu’on en débat et qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge !
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