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  • 15/10/2015 à 14:00

Syrie, au-delà de la guerre régionale !

Syrie, au-delà de la guerre régionale !

Pr. Khalifa Chater

Dérive du printemps syrien,  ses paradoxes suscitent l'inquiétude de l'opinion arabe. Le soulèvement populaire est devenu depuis quatre ans une guerre civile cruelle,

dont l'un de ses effets classiques a été la radicalisation de la contestation,  sa prise en main par les mouvements théocratiques. La démarcation idéologique et l'opposition entre  les alliances géopolitiques chiites et sunnites ont mis à l'ordre du jour une guerre régionale, ravivant les tensions entre les pays du Golfe, confortés par le régime turc et entre l'Iran. Le régime syrien bénéficie, dans ces circonstances de l'appui de Téhéran, de la mouvance libanaise de Hizb Allah et dans une certaine mesure du régime irakien, vu sa donne chiite dominante.

L'entrée en jeu de Daeche, qui conteste l'Etat-national, en Irak et en Syrie et se prépose d'instaurer un califat mythique complique la situation. Une coalition internationale a été formée en septembre 2014, sous l'égide des Etats Unis, pour combattre Daeche en Irak.  Lors de l'Assemblée Générale de l'ONU, en 2014, Washington annonça sa décision  d'étendre les frappes à la Syrie. Alors qu'elle ne participait qu'aux raids en Irak, la  France décida de mener des frappes en Syrie. Elles débutèrent le 27 septembre 2015.  

D'autre part, la Russie alliée historique du président Bachar al-Assad, esquissa un important changement de position, sur l'échiquier syrien. La Russie qui "s’inquiéterait de la montée de groupes extrémistes dans la région", effectue depuis mercredi 29 septembre des raids contre Daeche, en Syrie au nom de la lutte «contre le terrorisme». D'ailleurs le soutien du régime syrien permettrait à la Russie de ne pas sortir de la scène moyen-orientale.  La guerre syrienne est désormais mondialisée.

Les engagements internationaux - qu'on ne peut définir comme "jeux politiques" vu la gravité des enjeux et l'ampleur de la tragédie - ont permis d'affaiblir les mouvements radicaux et de redynamiser l'action gouvernementale. Dans ce contexte, des dirigeants et diplomates occidentaux ont affiché une position plus souple vis-à-vis du régime syrien, ne faisant plus du départ immédiat d'Assad un prérequis à la résolution du conflit. D'autre part, les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et la Turquie se rendent compte que la lutte contre le terrorisme est désormais prioritaire.  Prenons la juste mesure de ce rapprochement de conjoncture.

Dés le 28 septembre, jour de la rencontre Obama/Poutine, la Russie a annoncé la réunion en octobre d'un "groupe de contact" incluant les Etats-Unis, la Russie, ainsi que l'Arabie saoudite, l'Iran, la Turquie et l'Egypte.  Peut-on espérer une sortie de crise, dans le cadre du respect de la souveraineté de la Syrie et le respect de son unité nationale ? Peut-on envisager la tenue d'un dialogue national, pour assurer un rapprochement des positions des acteurs ? 

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