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  • 28/04/2025 à 07:53

Tahar Chériaa entre la reconnaissance et l’oubli

Tahar Chériaa entre la reconnaissance et l’oubli
Par Mansour M’henni
La quatrième édition des Journées Tahar Chériaa pour l’Image et le Livre (JIL-T@C 4) vient d’achever ses travaux avec la même richesse culturelle et pédagogique et la même détermination de continuer à servir la mémoire comme une source inspirante et formatrice de l’avenir. 

Une mémoire d’avenir ! Ce qui est heureux et optimiste à cette occasion, c’est l’affirmation de soutenir l’action entreprise pour sauver la mémoire et promouvoir l’esprit citoyen d’une des principales figures de l’action culturelle innovante, internationalement reconnue.

Cette affirmation a été publiquement annoncée par les responsables locaux et régionaux et à leur tête le Gouverneur de Monastir sous l’égide duquel a été organisée l’ouverture officielle des JIL-TC4 (du 25 au 27 avril 2025 entre Sayada et Monastir), pour soutenir les efforts fournis par des actifs du tissu associatif, notamment dans l’Association pour la Culture et les Arts Méditerranéens (ACAM), l’initiatrice et l’organisatrice des JIL-T@C.

Cette rencontre a bel et bien une histoire qui, pour certains, ferait un roman dont il serait difficile de distinguer la réalité de la fiction. Elle a été décidée pour concrétiser un vœu testamentaire formulé par l’illustre Tahar Chériaa avant son décès : se faire enterrer dans sa ville natale, Sayada, y conserver son patrimoine personnel (bibliothèque, documents divers et souvenirs, etc.) et y fonder une structure associative à même d’aider la jeunesse à s’intéresser à la culture, aux arts et à l’intelligence, surtout à partir d’approches analytiques de la relation entre les mots et les images, et à œuvrer pour le progrès dans ce domaine et pour son effet constructif dans la société.

Tel a été l’espoir, plus que le souhait, de celui qu’on se plaît à nommer « Le Père du cinéma tunisien, arabe et africain » ! Il y a certes quelques salles portant son nom et parfois des événements ponctuels initiés, souvent par des personnes ; mais a-t-on fait quelque chose à son honneur dans cette ville dont il a fait, affectivement, l’alpha et l’oméga de sa vie ? Il y a tous lieux d’en douter, mais ne perdons pas espoir puisque les autorités régionales et locales, et surtout le Gouverneur de Monastir, ont été fermes pour la mise en application d’une décision qui traîne depuis la mort de Tahar Chériaa à la fin de 2010, celle de donner son nom à la Bibliothèque publique (Tahar Chériaa) à Sayada, et d’y meubler la salle spécifiquement construite (après 2011) pour devenir un Centre d’études et de Recherche sur l’Image et le Livre (CERIL).
Que faudrait-il pour cela ? Un appareil de projection vidéo, une logistique modeste et des fournitures tout aussi modestes en matière de décoration et de fonctionnalité d’une bibliothèque et d’un petit centre de d’études !

Rappelons que, suite à un accord avec la famille et avec la personne désignée par le défunt pour conduire le projet d’un lieu de mémoire de Tahar Chéria, la bibliothèque personnelle de ce dernier et ses notes personnelles originales ou en copies ont été cédées à la Cinémathèque, sur sa demande, pour leur numérisation et leur conservation en lieu officiel conçu pour cela (Le Centre national des Archives, par exemple), avec la condition (de par une convention signée lors des JIL-T@C 3) de remise d’une copie totale à chacun des établissements suivants : la Bibliothèque publique Tahar Chériaa à Sayada, la Bibliothèque Nationale et la Cinémathèque.

Où en est ce projet de numérisation ? Ne convient-il pas d’en informer, au moins les intéressés ? On ne s’attardera pas encore sur les difficultés à obtenir de très modestes subventions pour les JIL-T@C ; c’est totalement décourageant. Mais cela est un autre problème sur lequel il conviendra peut-être de revenir (encore et encore) plus en détail.

Gardons quand même l’espoir nourri par Monsieur le Gouverneur et ses collaborateurs régionaux, car il est bien le représentant dans la région de la plus haute instance gouvernementale, la Présidence de la République, et de ce fait, il est bien un interlocuteur privilégié des autres instances gouvernementales impliquées ou pouvant l’être dans ce projet d’action allant bien au-delà du symbole… vers l’essentiel de la citoyenneté.
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