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  • 27/04/2015 à 10:08

Tourisme, des effets d'annonce ?

Tourisme, des effets d'annonce ?

Khalifa Chater


La crise du tourisme tunisien est effective.
La plupart des hôtels sont actuellement fermés. Les autres  fonctionnent au ralenti. 
La dernière interview de la ministre du tourisme rappelle cette évidence. Mais son annonce des "mesures conjoncturelles et structurelles pour sauver le tourisme" semblent être des vœux pieux. Il faut donner du temps au temps.

Principale mesure annoncée : l'envoi  "d’une circulaire adressée à tous les hôtels du territoire tunisien pour sécuriser leurs institutions" et la baisse du droit de douane sur les scanners de contrôle des entrées. Il s'agit en fait de mesures courantes, d'une réaction normale aux risques sécuritaires. La nécessité de réussir le pèlerinage à El Ghriba à Djerba, fait partie du travail courant.

La suppression de visas d'entrée par le gouvernement, pour les citoyens d'Iran, d'Irak, de Biélorussie, d'Angola, du Mexique et du Congo. N'a pas  pour objectif de résoudre la crise du tourisme. L'ouverture tunisienne vers ces pays constitue plutôt des paris économiques, confortés par les facilités d'échanges des hommes d'affaires.

La ministre recommande aux hôtels qui fermeront bientôt à cause des difficultés financières, "d'effectuer d'autres activités, en particulier ceux qui sont basés dans les zones touristiques". Dans quels domaines pourraient-ils se reconvertir, sans l'infrastructure nécessaire, dans  des régions sinistrées, par la chute du tourisme ?  Plus pertinente est l'annonce de traitement des dettes impayés par plusieurs hôtels en Tunisie. Mais cette mesure, confirmée par de sérieux diagnostics, tarde à voir le jour. Serait-elle déjà en examen par le parlement ? Pour le moment, ses mécanismes et son timing n'ont pas été rendus public.

Attitude de sagesse, il faudrait appréhender objectivement la crise du tourisme, multiplier les mesures d'accompagnement (propreté, collecte des ordures, contrôle général) et désenclaver certaines régions touristiques (Tozeur, Zarzis etc.), par la mise en service des moyens de transports aériens.  Ne faudrait-il pas d'ailleurs songer sérieusement à la conversion du tourisme tunisien ou du moins, transgresser le tourisme populaire, pour assurer des services de haut niveau ?  Laissons aux gens de l'art le soin de se pencher sur ce problème et d'identifier des solutions.  

 
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