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  • 29/08/2022 à 10:29

Un seul peuple ! Un destin partagé !

Un seul peuple ! Un destin partagé !
Il est des contretemps qui s’abattent parfois inopinément sur depetites communautés, provoquant souvent un état de déroute et dessentiments d’incertitude et de perte de repères. La sagesseconsisterait alors à raison garder et à laisser passer l’orage pourretrouver le beau temps de l’accalmie et le savoureux goût de la viecommune.
Je crois que la crise qui est venue frapper – momentanément, j’ensuis certain – les relations de fraternité sincère et d’amitié solidaireentre le Maroc et la Tunisie est, elle aussi, de cette nature des oragesmomentanés, éphémères, circonstanciels et qu’il nous revient etnous importe de la prendre en tant que telle pour ne pas insulterl’avenir et ne pas remettre en cause l’essentiel durable sous l’effetd’un contretemps fâcheux.Nous savons tous que la politique a parfois (souvent même) desraisons que la raison ne comprend pas ou dont elle ne peut saisir quedes pressentiments ou des présomptions. En ces temps deconsidérations particulières, la citoyenneté rationnelle et la raisoncitoyenne devraient dicter des comportements et des attitudes àmême de calmer le jeu et de ne pas attiser le feu des conflits.« Laisser passer l’orage » ! Laisser les politiciens de métier finir leurjeu et défendre leurs enjeux, pendant que la citoyenneté continue dedéfendre ses droits historiques à la communauté de destin deshommes et des femmes des pays du Maghreb : un seul peuple pourun destin partagé. Je le dis pour le Grand Maghreb ; je le dis d’abordet surtout pour le Maghreb : Algérie-Maroc-Tunisie.C’est ce principe de base et cette valeur fondamentale qui, il y a prèsde 65 ans (Conférence organisée à Tanger du 27 au 30 avril 1958),d’autres chefs et militants politiques, peut-être au fond plus citoyensque politiques malgré leurs casquettes, ont fait poindre le noblebourgeon du Maghreb qui, malheureusement, tarde encore à fleuriret à donner des fruits mûrs. En 2013, un jeune marocain installé àParis rappelait, dans L’Année du Maghreb : « Trente et un ans aprèsla conférence de Tanger de 1958, première expression d’un rêved’unité maghrébine très vite avorté, Nouakchott, Rabat, Alger, Tuniset Tripoli signaient l’Accord de Marrakech. Les premiersarticles évoquent ni plus ni moins la "fraternité", "le progrès", "lapaix", et la "libre circulation" et définissent trois principaux axes àdévelopper : politique, économique et culturel. Quelques décenniesplus tard, l’idéal d’une unité maghrébine a bien vite cédé le pas à lalogique de l’intérêt national. » (El Mehdi Lamrani, « L’Union duMaghreb ou l’invincible espoir », L’Année du Maghreb, IX | 2013,263-276). C’est par rapport à ce repère et à ses fondementshistoriques, culturels et populaires, que notre intelligence citoyennedevrait se situer, penser et agir.Malheureusement, sans doute dans tous les pays de l’ensemble, il ya des voix qui s’élèvent, dans pareilles occasions de mésentente,comme un drapeau de guerre et se font les premiers éclaireurs ducombat jugé inévitable et devant engager leur patriotisme, qui n’esten fait qu’une forme de flagornerie politique, passée de mode. Ilsn’hésitent alors pas à s’attaquer à leurs propres concitoyens ayantdes positions différentes et à les traiter de corbeaux et d’ennemis deleur propre pays. Parmi ces voix, il y en a qui relèvent des médias,apparemment d’un autre âge même si de naissance récente ! Il nes’y agit même pas de chroniques qui se justifieraient par la libertéd’expression, mais d’opinion épousées et signées par la rédaction dumédia. Peut-être la modération de tels propos vaut-elle mieux quel’excès, pour ne pas insulter l’avenir.Quant à la comparaison des concitoyens à des corbeaux parce quepensant autrement, il y a lieu de croire que sur ce point il y a erreursur la symbolique car le corbeau représente souvent la mort et la fin,tandis que la colombe représente la paix. Je le dis encore haut etfort : « Les trois pays du Maghreb sont condamnés et voués à undestin partagé parce qu’ils ont historiquement intériorisé leurconviction justifiée de constituer un seul peuple ».Allez voir alors qui est la colombe et qui est le corbeau.

                                                                         Mansour M’henni
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